Hourrah !

Nous connaissons le « Hourrah football » ; une tactique sommaire consistant à envoyer le ballon le plus loin possible pour ne pas prendre de but. Avec beaucoup de chance, un partenaire pourra s’en saisir pour poursuivre l’action. Le plus souvent on donne le ballon à l’équipe adverse qui peut contre attaquer. Piètre stratégie d’une équipe désordonnée, aux abois, craintive !

Le spectacle politique qui nous est donné depuis l’élection législative pourrait se nommer par analogie la « Hourrah politique ». On essaie à gauche, on essaie à droite, on essaie au centre, les ballons partent dans toutes les directions. Et chacun y va de son soutien au nouveau premier ministre, assurément un homme de grande qualité, qui déclare régulièrement vouloir « rassembler toutes les bonnes volontés ». Et l’injonction morale est forte contre ceux qui refuseraient de participer à cette partie inédite. Le parti socialiste se montre cohérent en refusant de participer, tout englué qu’il est dans son alliance avec l’extrême gauche. Plus cohérent que le chef des députés LR qui trois semaines après avoir décidé que LR ne participerait en aucun cas au gouvernement Barnier se retrouve aujourd’hui à revendiquer tous les postes essentiels pour mettre en œuvre un « pacte législatif » ambitieux dont aucun des autres partis ne veut. Un peu gribouille …

Mais la politique n’est pas une morale pour gens de « bonne volonté ». La politique garde pour objectif de prendre des décisions qui reflètent des convictions.

Notre démocratie est en danger. C’est le résultat de 7 années de macronisme. Seule une élection présidentielle pourra clarifier la situation politique et assurer le retour, je l’espère, d’un affrontement droite gauche. Notre pays ne peut se permettre d’attendre 30 mois. Les décisions difficiles qui doivent être prises ne pourront pas faire l’objet de compromis entre la gauche et de la droite et encore moins entre les partis dominants d’extrême gauche et de la droite nationale.

M. Barnier, le Président vous propose une partie de Hourrah politique. Sauf à vous assurer de l’appui des partis républicains -j’exclus LFI – dans une sorte d’union nationale qui parait hors de portée aujourd’hui, vous ne parviendrez pas à gouverner. Alors ne perdons pas de temps !