Lettre ouverte aux jeunes adultes de France
La situation politique que nous traversons nous laisse tous inquiets. A une situation sociale et économique déjà passablement abîmée s’ajoute une crise politique, la pire que nous ayons connue depuis la dernière guerre mondiale.
Vous êtes nombreux, plus nombreux que pour les scrutins précédents, à vous mobiliser pour le prochain scrutin. Tant mieux !
Certains d’entre vous veulent renverser la table, faire la révolution. Vous êtes sans doute déjà usés d’un panorama politique désespérant et comme figé par des camps dits extrêmes qui ne se parlent plus et s’injurient à longueur d’antenne ou sur les réseaux sociaux.
Je ne vois pas d’issue positive à ces conflits stériles.
Et quelques extrémistes, que je ne confonds pas avec l’immense majorité des citoyens de droite ou de gauche, laissent prospérer une atmosphère d’antisémitisme et de xénophobie. Cela fait mal à la France et chaque mouvement politique doit faire le ménage et montrer clairement qu’il veut être totalement dans le champ républicain. Je dénonce les extrémistes. Je respecte tous les autres engagements et je participe au jeu démocratique fait de passion, d’idées, de conviction, de persuasion, en vue de l’exercice du pouvoir.
Nous sommes un seul peuple et nous devons construire aujourd hui un nouvel élan pour le pays, un élan qui sera capable de nous rassembler et qui vous donnera, à vous les plus jeunes, une nouvelle espérance pour notre pays en général et pour
chacun de vous en particulier. Notre pays a su le faire dans son histoire. Nous vivons un moment historique et il nous appartient de créer les conditions de ce nouvel élan.
Je dois dire que ce que je vois et entends pendant cette campagne électorale mérite que nous tenions bon pour ne pas tout lâcher. «Antisémite », «Raciste », «Facho » et j’en passe … N’est-ce pas un peu réducteur? Et à quoi cela mène-t-il ? Ce climat est créé par ceux à qui il profite électoralement, par ceux qui se contentent de slogans, qui n’ont rien à proposer, qui n’hésitent pas à exagérer et même à mentir pour se faire valoir.
Quand on affirme que l’immigration zéro est possible, c’est un mensonge. Quand on affirme qu’il est possible de distribuer plus d’argent aux français sans contribution supplémentaire ou économies ailleurs, c’est un mensonge. Car c’est simplement impossible et le retour à la réalité est nécessaire pour s’en rendre compte et ouvrir les yeux. Ceci conduit à la situation financière dramatique que nous connaissons en France.
Quand on a éliminé les extrêmes, il reste toute une place pour la politique. La Politique, la politique propre, la politique utile au pays. Et dans cet espace, si les passions demeurent, on accepte de toujours se référer à la réalité.
La droite préfère parler responsabilité et liberté. La gauche préfère parler solidarité et égalité. C’est un beau débat qui a été abîmé par M. Macron en 2017.
Tout mon engagement politique est ancré sur la ferme volonté d’enrichir le débat, d’innover pour traiter les sujets essentiel: l’environnement, les migrations, le numérique, l’intelligence artificielle, les hommes et les femmes, la famille, la culture, la richesse, le travail, l’innovation, la production, l’enseignement, l’autorité et la justice, la guerre.
Sur chaque sujet il convient d’abord de travailler sérieusement, de regarder ce qui se fait ailleurs, de confronter les idées aux faits, et ensuite de convaincre, convaincre par les débats, jusqu’au vote, en respectant ceux qui sont d’un avis différent. Car je le pense, il n’y a pas une seule politique possible, et c’est à cela que servent les élections: trancher le débat.
Deux sujets essentiels à notre temps: l’environnement et la situation des femmes.
Pour la première fois dans son histoire, l’humanité peut tuer la planète par un réchauffement excessif. Les ressources minières carbonées ont fait hier le développement économique des pays riches, de la Chine et de l’Inde aujourd-hui, de l’Afrique demain. Jusqu’à l’épuisement.
Les pays riches ont, bien sûr, une responsabilité particulière et la France, pour être vertueuse grâce à l’énergie nucléaire, n’en doit pas moins poursuivre et amplifier son efort. Par la sobriété, par le développement d’autres énergies renouvelables – éolien, solaire, géothermie, hydraulique, hydrogène, fusion nucléaire. Nos pays riches doivent investir lourdement dans ces nouvelles technologies pour les mettre au plus vite à la disposition de tous. Formidable défi technologique. Formidable action solidaire mondiale entre tous les pays. La France doit être pilote sur ces sujets. Quant à la sobriété à développer, il faudra veiller aux plus pauvres, ne pas les conduire à la misère. Baisser le chauffage quand il fait déjà froid ne peut pas être une option.
La situation des femmes dans notre pays est plutôt enviable. Il reste, bien sûr, beaucoup à faire pour que concrètement leur position soit mieux respectée, soutenue. Je pense en particulier aux mères de famille qui acceptent de donner le
meilleur de leur vie pour leurs enfants. C’est un don inouï fait à notre société; il doit trouver une reconnaissance claire et nette; il est inadmissible que les carrières professionnelles soient entravées ou freinées par la maternité. Plus encore, la reconnaissance par la société devra être importante: priorité dans certains services, droit au repos et congé partagé avec le père et mari. La carrière professionnelle pourra être différente, elle ne devra pas conduire à une moindre considération sociale et financière. En France, le féminisme ainsi compris doit concerner toutes les femmes, y compris celles qui viennent d’autres cultures. La liberté des femmes devra primer sur les injonctions communautaires.
Je voudrais pour terminer, et pour illustre ma façon d’envisager la politique, vous exposer une proposition sur laquelle je travaille depuis longtemps. Elle illustrera ce qui précède.
Notre pays compte plus de 3 millions de chômeurs dont 600 000 jeunes de moins de 25 ans. Ils sont les laissés pour compte d’une mondialisation particulièrement agressive pour ceux qui ne peuvent pas suivre le rythme imposé pendant la scolarité comme dans le début de la carrière professionnelle.
Tout le monde n’a pas le même support familial pour réussir le début de sa vie professionnelle. Il faut donc accompagner tous ceux qui démarrent difficilement de 16 à 30 ans par exemple.
La réponse originale que je propose s’appuie sur les grandes entreprises dont la France est pourvue. Je propose de rendre obligatoire l’embauche, au SMIC au minimum, des jeunes en recherche d emploi, pour un vrai travail et une vraie formation complémentaire au sein des groupes de taille importante (à partir de 5000 salariés par exemple).
Il se trouve que ces groupes paient souvent moins d’impôt sur les sociétés – en pourcentage – car une part importante de leurs bénéfices est réalisée hors de France. La gauche propose de les taxer davantage. Avec les conséquences bien connues qui
ne manqueront pas d’arriver-délocalisation, transferts, baisse de l’attractivité, chômage, appauvrissement de tous de l’Etat, recrudescence de la colère. Bref le cercle infernal que nous connaissons trop.
Je propose quant à moi de les associer fortement à la vie sociale de notre pays en accordant un CDD de 3 ans à tous les jeunes en situation difficile d’insertion. Ainsi le groupe Total Energies ou le groupe Bouygues embaucherait chacun 2 ou 3000 jeunes, avec un tuteur interne, des parcours de formation contrôlés et des périodes de formation complémentaires externes, le cas échéant. Je connais bien le monde du travail et je sais que les entreprises apporteront la meilleure réponse à ces jeunes qui sont en risque de décrochement. Ce sera leur intérêt.
Voilà une réponse de droite, par le travail, la formation, l’intégration, une belle opportunité proposée à chacun, avec un coût nul pour l’état et même une grande économie en termes de prestations sociales.
La réponse de gauche aurait pu être une indemnisation et un assistanat qui enferment dans l’échec et qui coûtent «un pognon de dingue » sans rendre personne heureux ni même digne.
Je forme le vœu sincère que le débat retrouve toute sa place. C’est une nécessité pour notre pays. Vous devez y prendre toute votre part, y apporter votre vision d’un avenir qui vous appartient.
En attendant que vous preniez votre place dans l’engagement politique, les «anciens » dont je suis, tentent d’apporter leur expérience et leur capacité d’innovation (esprit «maverick »disent les américains) pour traiter les grands sujets tels que l’autorité, l’enseignement, l’état, la nation, le numérique et toutes ses conséquences. J’ai pris des positions fortes et disruptives sur ce dernier sujet récemment.
Je souhaite vous associer à ces réflexions.
Et si je suis élu, je vous propose d’organiser régulièrement des rencontres avec les générations montantes que vous représentez.